Patrick de FOUCHER de CAREIL (1.1.3.6a) résistant et parachutiste S.A.S
(Special Air Service - britannique à l'origine) de 1941 à mai 1945

Patrick de FOUCHER est né le 16 Septembre 1910 à Glénac dans le Morbihan, proche de La Gacilly et à 20 km de Saint Marcel dans la propriété familiale appelée La Forêt Neuve.
Ce château détruit lors de la révolution avait été reconstruit en 1826 par Auguste de FOUCHER de CAREIL qui avait épousé la fille ainée de Robert SURCOUF le corsaire. Cette propriété comprenait de nombreux hectares de bois et des fermes.

Patrick de FOUCHER et son frère ainé ont hérité de cette propriété en 1937 et y habitaient. C'est son frère ainé qui s'y installe et Patrick de FOUCHER achète en 1939 le Grand Clos à Glénac, propriété du 18 ème siècle qui avait déjà appartenu à un de ses ancêtres.

Patrick de FOUCHER qui avait fait son service militaire en 1934 au Fort de Vincennes est mobilisé en 1939 dans l'Artillerie. Il est fait prisonnier non loin de Montmirail avec toute son unité au moment de la débâcle en 1940. Les autorités allemandes ayant réclamé des prisonniers qui savaient travailler à la ferme, il se porte volontaire et est affecté dans une ferme des environs. Son objectif, bien entendu, est à la première occasion de s'évader sans attendre de se retrouver dans un train en partance pour l'Allemagne.

Après quelques temps, il entre en contact avec un garagiste de la région à qui il demande de le ramener en Bretagne en voiture, lui promettant que si le véhicule était détruit de lui en payer un autre. Quelques semaines plus tard, ils partent en direction de la Bretagne en voiture. Arrivant près de Redon, La Gacilly et Glénac c'est par des routes de traverse qu'il connaissait très bien qu'il rejoint les bois autour de la Forêt Neuve.

Sur place, il s'installe, non pas chez lui au Grand Clos où il aurait pu être repéré, mais dans la maison du garde à l'entrée de l'avenue de la Forêt Neuve. Cette maison (photo ci-dessous) contre la forêt avait le mérite d'avoir une sortie à l'arrière ce qui lui permettait de pouvoir se sauver en forêt en cas d'arrivée d'Allemands ou de toute autre personne suspecte.

Après cette évasion il a participé de 1941 à 1944 aux différents réseaux de la résistance locale. D'ailleurs pour l'anecdote, lors des 70 ans à Saint Marcel en 2014, j'ai rencontré par hasard le Vendredi, Jacques MACE qui m'a dit avoir récupéré avec Patrick de FOUCHER du matériel parachuté qu'ils cachaient dans la propriété de la Forêt Neuve

En 1942 à 32 ans, il se marie avec Josiane JOLLAN de CLERVILLE et se réinstalle au Grand Clos. En Mai 1943 ils ont leur premier enfant dénommé Hubert de FOUCHER. Après les parachutages Patrick de FOUCHER résistant et connaissant parfaitement la région était en contact avec les SAS pour les aider à réaliser leurs missions.

Michel de CAMARET a le bras cassé vers le 20 Juin et souffre beaucoup. Poursuivi avec lui le sous-lieutenant Roger de la GRANDIERE sera blessé et achevé par les allemands. Pendant ce temps Michel de CAMARET retrouve à Rochefort en Terre Henri CORTA qui avait été parachuté au sud-ouest de la forêt de Paimpont. Près de Saint Gravé, Michel de CAMARET reprend contact avec Denis COCHIN, Henri HIRSCH et René DESSABLONS qui sont sur la même jeep. Sous les ordres de Denis COCHIN, ils reprennent les actions de sabotage alors que Michel de CAMARET, caché dans un transformateur électrique en bordure de route, reste encore pendant plus d'une semaine sans recevoir de soin.

Une jeune fille est envoyée au Grand Clos, à vélo, pour porter un message à Patrick de FOUCHER. Dans un quignon de pain qu'elle transportait sur elle était caché un message de Michel de CAMARET qui disait ceci : « Je suis blessé et caché dans un transformateur à Saint Gravé, viens me chercher ». Saint Gravé est à environ 12 kilomètres de Glénac et 15 de Saint Marcel. Patrick de FOUCHER prend sa voiture et va le récupérer. Il est hébergé et caché au Grand Clos.

Le médecin de Redon appelé pour le soigner ayant refusé de se déplacer compte tenu des risques, c'est donc Patrick de FOUCHER qui va chez lui à Redon avec Michel de CAMARET pour le faire soigner.

Alors qu'il était caché au Grand Clos, une cousine de Patrick de FOUCHER arrive en disant : « il paraît qu'il y a des parachutistes cachés dans la région » Pendant cette période mon père craignant les bombardements avait creusé un abri dans un petit boqueteau pour que l'on soit protégé si nécessaire. De plus notre mère en 1944 attendait son 2 ème enfant.

De droite à gauche : Michel de Camaret, Patrick de Foucher, Hubert de Foucher, Josiane de Foucher au Grand Clos

Pendant queMichel de CAMARET se rétablissait, venaient aussi au Grand Clos les lieutenants Denys COCHIN et Henri CORTA qui, eux, continuaient à opérer dans le secteur de Saint Gravé, Saint Martin, Malansac, Saint Jacut, Rochefort en Terre et Allaire.

de Gauche à droite Michel de Camaret, Denys Cochin, Hubert de Foucher au Grand Clos sur la Guêpe

Vers le 4 Juillet, Henri HIRSCH est fait prisonnier lors d'un contrôle. Il tente de s'évader mais il est repris, ficelé, encadré par une patrouille allemande. Il est alors conduit à pied à la prison de Redon où il retrouve un autre parachutiste. Les deux hommes sont tabassés, roués de coups et torturés mais ils ne parlent pas. Henri HIRSCH est transféré à Vannes et enfermé dans une cellule alors que l'autre est envoyé à Josselin, à nouveau torturé par les miliciens et fusillé.

Henri HIRSCH est libéré par ses gardiens français qui ont senti que le vent tournait. Il rejoint ses camarades et reprend les opérations. Michel de CAMARET, retapé, organise la récupération d'une jeep abandonnée à Lizio. Le 15 Juillet, il retourne avec Denys COCHIN, Henri HIRSCH, etc… dans le secteur de Pipriac. Le 17 Juillet ils sabotent la voie ferrée au sud de Messac et coupent le lendemain le câble téléphonique souterrain qui relie Redon à Rennes. Entre le 24 Juillet et le 27 Juillet, un train en provenance de Redon est déraillé. Le 2 Août déraillement d'un train citerne d'essence et coupure de 2 voies.

Ensuite, ils libèrent Rochefort en Terre et procèdent au nettoyage de la région de Redon. Le 4 Août, ils cernent un groupe d'allemands dans un bois près de La Gacilly et le font prisonnier. Ensuite ils rejoignent Josselin où ils retrouvent Henri CORTA. Le 6 Août, les allemands quittent Malestroit. Le 7 Août le squadron motorisé du 4 ème SAS fait son entrée dans Vannes.

Compte tenu de sa connaissance de la région et de ses qualités de chasseur, donc de tir, en Août 1944, Denys COCHIN propose à Patrick de FOUCHER de venir avec eux pour poursuivre la libération de la France en direction de la Loire. Le bataillon sera composé des effectifs valides du 4 ème SAS, rescapés des opérations de Bretagne et de maquisards. L'objectif est de réaliser le maximum de pertes au sein des convois ennemis et d'harceler tous les itinéraires de repli allemand au sud de la Loire. Il accepte la proposition à 34 ans, père de famille avec une femme enceinte d'un deuxième enfant.
Fin Août à Vannes, il s'engage donc dans les SAS et intègre le 4 ème squadron.

De gauche à droite : Henri Corta, Denys Cochin, Michel de Camaret, Patrick de Foucher à Vannes

Ils se retrouvent à Vannes pour préparer le matériel. Ainsi les hommes de Michel de CAMARET et de Denys COCHIN procèdent à de nombreuses patrouilles avec des éléments de reconnaissance américain vers la Roche Bernard où ils font une cinquantaine de prisonniers.

L'arrivée dans Nevers Patrick de Foucher et Denys Cochin sur la Guêpe

Patrick de Foucher, Henri Hirsch, Denys Cochin, René Dessablons sur la Guêpe
dans une propriété de la Nièvre (fin septembre 1944)

Le 4 ème squadron occupe les faubourgs de Nevers et intensifie ses patrouilles sur l'axe de retraite des allemands entre Saint Amand, Sancoins, Saint Pierre et Decize. A bord de la Guêpe, ils sillonnent les routes et harcèlent les convois qui tentent de passer à travers les mailles du filet.

Le 11 septembre 1944, le sous-lieutenant LE BOBINEC est en couverture de Magny Cours et reçoit la reddition de près de 2 500 soldats ennemis. Afin d'impressionner les allemands et d'accélérer la manoeuvre, les jeeps de GABAUDAN et Denys COCHIN tournent autour de la ville de Nevers pour faire croire à une unité importante. Pendant ce temps Henri DEPLANTE et Henri CORTA poursuivent le désarmement et le rassemblement des prisonniers. Les opérations sur la Loire se terminent et les squadrons se regroupent à Briare. La mission de harcèlement de l'ennemi sur la ligne Limoges-Châteauroux-Bourges-Nevers a été parfaitement remplie.

Denys COCHIN continuera sur Montmirail et Patrick de FOUCHER rejoindra l'Angleterre pour être formé et être opérationnel pour l'opération d'Avril 1945 en Hollande. Le 7 Avril 1945 au soir, 700 parachutistes embarquent à bord des avions et sont parachutés dans la nuit. Très rapidement, ils vont devoir se battre contre la 6 ème division de Parachutistes, une brigade de SS hollandais et des détachements de miliciens.

Les hommes du lieutenant Denys COCHIN dont fait partie Patrick de FOUCHER sont particulièrement mal dropés. Déportés par le vent, ils se retrouvent au sol, dispersés dans les environs de Elp. Denis COCHIN ne parvient à regrouper autour de lui que sept ou huit hommes dont son adjoint Paul AUFFREDOU et Patrick de FOUCHER. Il fait le point sur sa position et attend l'arrivée des jeeps qui doivent être parachutées. Finalement l'opération « parachutage de jeeps » est annulée. Dépités, ils prennent un peu de repos dans le bois de Groloo et effectuent des patrouilles de reconnaissance dans le secteur.

Denis COCHIN prend contact avec le stick du Lieutenant LEBLOND. Ils montent ensemble des embuscades. Le stick 17 du Lieutenant de CAMARET atterrit quant à lui dans un champ au sud du bois de Schoonloo à 3 kilomètres du lieu prévu près de Elp. Dans son stick Michel de CAMARET avait Gilles HAENTJENS résistant, originaire de Malestroit qui était parti aussi de Vannes. Il m'a dit, lors de l'inauguration de la plaque SAS à Briare que c'était à Briare en 1944 qu'il avait bu avec mon père son premier Ricard. Le 9 Avril, Michel de CAMARET et ses hommes poursuivent leurs opérations de harcèlement entre Schoonloo et Orvelte.

Le 10 Avril, il fait son entrée dans Elp alors que les allemands se replient sur Schoonloo.

Zone de largage en Hollande

Le 12 Avril, les SAS font leur jonction avec les Canadiens et Michel de CAMARET retrouve Denys COCHIN.

de droite à gauche : Denys Cochin, Michel de Camaret, Patrick de Foucher (Photo en Hollande)

Les parachutistes français continuent leurs opérations de nettoyage vers le Nord de la Hollande jusqu'au 17 Avril 1945.

Le 8 Mai 1945, l'armistice est signé et les SAS regagnent ensuite l'Angleterre pour être démobilisés.

Hubert de FOUCHER (1.1.3. 6.1)


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